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Bâtiments intelligents : quelles opportunités pour demain ?

Les « smart buildings » fleurissent. En quoi apportent-ils un service et des opportunités pour la ville d’aujourd’hui et de demain ? Plusieurs entreprises spécialisées sur ce sujet ont partagé leurs expériences durant une rencontre multiclubs le 29 novembre dernier.

Icade Promotion, par la voix de son secrétaire général Philippe Rouvier Corrouge, le rappelle : l’innovation doit se faire au service des utilisateurs, et non l’inverse. Les bâtiments récemment livrés dans l’écoquartier Confluence à Lyon en sont un bon exemple. Il s’agit, grâce à des interactions entre les immeubles et les gestionnaires des réseaux d’énergie, d’optimiser les productions d’énergies renouvelables des bâtiments et leur consommation. D’autres services novateurs viennent présager d’un meilleur partage des espaces, du mobilier, et de l’immobilier, avec par exemple un service d’autopartage de véhicules électriques à disposition des copropriétaires, la possibilité de louer une pièce supplémentaire lorsqu’un convive vient s’inviter dans l’appartement, ou encore un service de conciergerie pour le bâtiment.

Pour le groupe SNI, filiale du Groupe Caisse des Dépôts, notamment en charge de Grand Paris Habitat, il s’agit également d’un enjeu d’avenir. La cartographie numérique des bâtiments en open data permet d’ores et déjà une optimisation des flux, dans l’objectif de satisfaire au mieux les locataires. Il s’agit également de préparer les nouveaux usages des bâtiments et de la mobilité en mettant à disposition des véhicules électriques en autopartage, et en connectant les logements au reste de la ville (smart city). L’objectif, poussé notamment par CDC LAB, est de connecter 350 000 logements dans les mois à venir, en s’appuyant sur différents partenaires.

Côté innovation, la start up française Qarnot Computing rappelle qu’elle se doit d’être accompagnée par le cadre règlementaire et législatif adapté, qui constitue encore trop souvent un frein pour le développement des idées novatrices. En vendant des calculs informatiques à des banques, des assurances ou des animateurs de film 3D, l’entreprise est concurrente des datas centers, qui consomment 10% de l’électricité française. Elle récupère la chaleur fatale produite par les calculs pour chauffer gracieusement les occupants de l’immeuble équipé de « radiateurs – ordinateurs » : les Q-Rad. Iles Q-Rad permettent non seulement de lutter contre la précarité énergétique mais également contre la fracture numérique, tout en offrant une panoplie de services aux bénéficiaires (qualité de l’air, capteurs pour le maintien à domicile…). Après Balard à Paris, puis Gironde Habitat à Bordeaux, la PME aimerait séduire d’autres bailleurs sociaux… mais elle n’entre pas encore dans les cases. Peut-être une piste du côté de l’ADEME pour le fonds chaleur ? D’ici là, une étagère connectée est prévue pour bientôt. L’innovation va très vite…

Et c’est l’une des conclusions des échanges : comment traiter et gérer les données collectées ? quelle répartition de la valeur demain entre fournisseur d’énergie, propriétaire ou bailleur, locataire / utilisateur ? Le législateur doit se positionner, pour permettre aux innovations de rester une intelligence au service de l’homme et de son environnement.

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