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Vous avez dit marémoteur ?

Alors que le Gouvernement prépare actuellement la politique énergétique de la France jusqu'en 2028, il est temps de nourrir des ambitions plus fortes pour notre pays. Pour reprendre l’expression chère à notre Président, on aurait tort de continuer à faire preuve de « pudeur de gazelle » sur un secteur aussi stratégique que celui de l’énergie. Pour mémoire, la France s’est engagée à porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie d’ici deux ans, or les énergies renouvelables ne représentent encore que 16 % dans la consommation finale brute d’énergie. Elle s'est également fixée comme objectif de réduire à 50% la part de l'électricité d'origine nucléaire à horizon 2025, un objectif qui semble difficilement atteignable, et auquel ne répond pas la programmation pluriannuelle de l’énergie en cours de préparation. 

Encore plus de volontarisme politique est nécessaire pour changer d’échelle et faire des énergies renouvelables la pierre angulaire de la politique énergétique française. L’exemple de l’hydrogène, pour lequel le Gouvernement a récemment décidé de lancer un plan dédié, est la preuve qu’il existe des alternatives qui méritent d’être regardées de plus près. La France a la chance de jouir d’un gisement exceptionnel propice au développement du mix énergétique français. C’est le cas pour l’hydrogène, comme c’est le cas pour une autre énergie dont on parle beaucoup moins : le marémoteur.  

Pays de la première usine marémotrice au monde, la France se caractérise par l’un des marnages[1]les plus importants du monde sur ses côtes normandes et picardes. Avec des eaux peu profondes, elle réunit les conditions nécessaires au développement à grande échelle de l’énergie marémotrice, ressource incontournable pour le mix énergétique français. Plébiscitée au Pays de Galles par l’opinion publique, l’énergie marémotrice est complémentaire des autres énergies renouvelables et se distingue de ces dernières par sa prédictibilité. 

Capter l’énergie des marées pour produire de l’électricité à partir de lagons marémoteurs tout en protégeant la biodiversité marine et en valorisant l’économie bleue des territoires à travers un modèle éco-optimisé : c’est tout le projet de Tidal Lagoon Power. Spécialisée dans le développement de projets de lagons marémoteurs, cette société britannique souhaite relancer le débat du marémoteur en France. 

L’intérêt énergétique de cette solution, parfaitement maîtrisée et commercialisable immédiatement, semble évidente : la production de 5 lagons marémoteurs équivaut à celle de 2 500 éoliennes ou de 9 réacteurs nucléaires et représente 5 % des besoins énergétiques de la France en termes d’électricité. 

Les projets de lagons marémoteurs ne représentent cependant pas seulement un enjeu énergétique : ils constituent également un projet d’aménagement du territoire majeur. En protégeant le trait de côte de l’érosion et des inondations, ils présentent des avantages environnementaux non négligeables tout en permettant de développer des activités telles que l’aquaculture et l’écotourisme. En outre, les lagons marémoteurs représentent une formidable opportunité pour créer une filière d’excellence industrielle française en permettant la mobilisation d’une grande variété de compétences et de savoir-faire.

Écrivons ensemble une nouvelle histoire des relations entre les hommes et la nature grâce aux lagons marémoteurs !

Le cahier d’acteur réalisé par Tidal Lagoon Power dans le cadre de la PPE est consultable sur ce lien. Il permet d’identifier l’ampleur de ce projet, l’immensité de son financement et la nécessité de réfléchir à des solutions nouvelles pour diversifier le mix énergétique français.

[1]Écart entre le point le plus haut et le point le plus bas de la mer lors d’une marée. 

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